Les rencontres

Les Rencontres : Jacques Dreher Lapidaire

Jacques Dreher

Lapidaire : Celui qui taille et polit les pierres précieuses, y grave ou sculpte des figures, ou celui qui fait le commerce de ces pierres. 

 

"J'ai l'habitude de me présenter comme l'ébéniste du caillou"

 

Bonjour Jacques, pouvez-vous vous présenter ? 

Bonjour, je m'appelle Jacques Dreher, je suis né à Chamallières en 1951, donc je suis une vieille bête de 71 ans.

J’ai l’habitude de me présenter comme l’ébéniste du caillou, la majorité des gens, lorsqu’ils voient dans une forêt de beaux arbres, n’imaginent pas leur transformation en commode louis XV, et bien quand ils trouvent un caillou ils n’imaginent pas ce que cela va donner une fois taillé.

 

Comment avez-vous choisi le métier de lapidaire ?

 Je l’ai vu pratiquer dans ma famille, et j’ai décidé de continuer parce que, un beau jour les gens qui travaillaient sont partis à la retraite ou sont décédés, et je me suis trouvé à la tête d’un bel atelier, mais sans plus personne pour travailler.

J’avais commencé à apprendre avec eux, mais mon niveau n’était pas terrible. Donc je suis parti en Allemagne à Idar-Oberstein ou j’ai fait un apprentissage et je suis revenu exercer ici.

 

“J’ai le respect de dame nature, donc lorsque l’on me présente un très beau cristal brut, je n’y touche pas.”

 

Qu’est ce qui vous anime le plus dans votre métier ? 

On va dire la création et aussi la découverte des minéraux.

J’ai le respect de dame nature, donc lorsque l’on me présente un très beau cristal brut, je n’y touche pas.

Par contre lorsqu’une pierre est détériorée, par des chocs ou autres, je n’ai aucuns scrupules à tailler dedans, de façon à la mettre en valeur.

 

Jacques

 

“Et puis il y a un moment où c’est comme au patin à glace, il y a les figures libres et les figures imposées.”

 

Comment se passe une journée type ? 

Comme tout le monde, je me lève et je bois un café.

Puis quand j’arrive au travail, selon ce qui m'attend,  je vais toujours commencer par observer la matière pour pouvoir dire ce que j’en ferai.

En sachant qu’il y a deux façons de travailler, soit je vais travailler pour un bijou déjà existant auquel cas il faudra que la forme que je donne s’adapte parfaitement à la monture.

Et puis il y a un moment où c’est comme au patin à glace, il y a les figures libres et les figures imposées.

En figure libre, lorsqu‘un minéral présente une forme particulière, je vais essayer,  afin d’éviter la perte, de m’aligner sur la forme initiale de la matière pour l’obtention de la forme définitive.

  

Qu’est ce qui vous inspire ? 

Tout, tout est source d’inspiration quand on travaille sur une belle matière naturelle, noble comme lorsque l’on travaille le bois.

 

Une rencontre qui vous a marquée ?

Il y en a plusieurs, il y a des gens qui ont fait des découvertes tout à fait involontairement, qui n’y connaissaient rien en minéralogie, qui se sont retrouvés à venir me voir avec des minéraux qui n’avaient pas une valeur marchande extraordinaire mais qui étaient de très belle qualité.

Puis il y a d’autres personnes qui m’ont demandé des choses tellement spéciales que j’en étais un peu abasourdi au moment d'exécuter le travail.

 

“Le bijou fini je le trouve très beau, mais c’est plus comme une voiture ancienne, ou un meuble ancien, je suis admiratif du travail, mais je ne suis pas forcément admiratif du produit fini.”

 

jacques dreher 2


Quelle place ont les bijoux dans votre vie ?

Le bijou en lui-même ne m’intéresse pas, c’est plutôt le côté gemmologique qui m’intéresse, alors par contre je suis admiratif du travail de certains bijoutiers.

Le bijou fini je le trouve très beau, mais c’est plus comme une voiture ancienne, ou un meuble ancien, je suis admiratif du travail, mais je ne suis pas forcément admiratif du produit fini.


Où allez-vous vous ressourcer, quand vous en ressentez le besoin ? 

C’est un peu moins facile pour moi maintenant à cause de mon âge, mais j’ai été spéléologue pendant 37 ans mais le milieu souterrain me faisait énormément de bien.

Le silence à part les gouttes d’eau qui tombent, c’est extraordinaire, il y a des résonances, des phénomènes acoustiques merveilleux.

Puis il y a les lumières, moi je descendais à l’ancienne, donc pas en électrique, avec les lumières à l'acétylène, donc il y a l’ambiance, il y a l’odeur, il y a la flamme.

Il y a pleins de choses qui font que c’est le dépaysement complet, sur une journée ça me fait 3 mois de vacances.


Des projets à venir ? 

Des saphirs auvergnats à tailler, d’assez gros volumes. De temps en temps, je les regardes, je les retournes.

Il y en a un, je ne sais pas tellement de quel côté je vais l’attaquer pour garder le maximum de volume et lui donner une forme sympa.

J’aime prendre mon temps pour cette recherche.

Il y a une pierre que j’ai taillée 4 ans seulement après l’avoir achetée. 

 

Merci Jacques.

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