Les rencontres : Fiona Voland, artisane bijoutière

15 juin 2023

Par Angie Conesa

Les rencontres : Fiona Voland, artisane bijoutière

Peux tu te présenter ?

Moi c'est Fiona j'ai 27 ans , je suis bijoutière joaillière.
J'ai créé mon atelier il y a peu (Sensus Joaillerie) sur Clermont-Ferrand.

Nous ne sommes pas éternels si on peut aider les autres à s'élever encore plus en transmettant notre savoir-faire, il faut le faire.

Comment as tu choisi ton métier ?

Ca remonte à tellement longtemps que je ne me souviens plus trop de la raison exacte, mais quand j'avais une dizaine d'années, j'aimais vraiment beaucoup tout ce qui était manuel, que ce soit de la couture, ou des tissages de perles.
Je me suis dit, pourquoi pas être bijoutière, sans vraiment connaître le métier, j’ai fait mon stage de 3ème en atelier de joaillerie et j'ai vraiment eu un coup de coeur à ce moment là.

Suite à ça et depuis mes 14ans, je n'ai pas quitté la cheville. (support en bois fixé à l'établi sur lequel le bijoutier travaille le métal).

Qu'est ce qui t'anime le plus dans ton métier ?

Il y a beaucoup de bijoutier pour qui la réponse serait "créer", mais moi c'est plus fabriquer.
Découvrir de nouvelles techniques, voir l'évolution du métal, comment amener le côté très brut à devenir très brillant et poli à la fin.

Peux tu nous raconter une journée type ?

Pas simple comme question ^^

J'arrive en vélo la plupart du temps, avec mon chat, dans son panier au guidon.
Il a le droit à ses croquettes et son eau en arrivant et moi à mon café, pendant que je le bois j'organise ma journée à l'aide d'un carnet, je me prépare ma to-do liste.

Je me mets à la cheville plutôt le matin parce que c'est vraiment à ce moment là que je suis la plus productive, de 7h/7h30, jusqu'a midi.
Souvent, je me prépare des petits plats et je déjeune à l'atelier.

Puis je me mets sur l'ordi pour traiter ma compta, préparer mes posts sur insta, ma com, le reste de l'après-midi soit je contacte mes fournisseurs soit je prends des rendez-vous avec des clients.

Je termine généralement ma journée vers 19h par du polissage et de la dorure.

J'aime aussi beaucoup la nouvelle génération parce qu'elle a permis aux filles de mettre un pied dans les ateliers.

Qu'est-ce qui t'inspire ?

Les anciens, les passionnés, ceux qui m'ont appris le métier en fait, ceux qui ont permis que ce soit possible pour moi d'en être là aujourd'hui.

Après j'aime aussi beaucoup la nouvelle génération parce qu'elle a permis aux filles de mettre un pied dans les ateliers, car même si on n'en parle pas assez, la fabrication en bijouterie à la base n'était pas un milieu féminin, on n'avait pas le droit de réussir dans ce domaine.

Les gens estimaient qu'on n'avait pas le niveau du moins pour réussir.

Si des femmes étaient en atelier, elles étaient polisseuses, ou faisaient du montage, mais n'étaient jamais sollicitées pour intervenir sur des pièces compliquées, comme si nous n'étions pas capables de réflechir comme les hommes.
Alors que pas du tout, car nous avons une dextérité, une finesse d'action et un point de vue super intéressants.

Dans tous les métiers selon moi, on a besoin des capacités des femmes comme des hommes.

Peux tu nous raconter une rencontre qui t'a marquée?

C'est Jacques (Dréher, lapidaire, que vous découvrirez dans le prochain article "rencontre" ).
Moi Jacques, c'est la personne qui m'a fait me dire que je ne suis pas tombée de nulle part.

J'avais déjà cette idée (commencer à me former à la taille des pierres) il s'est avéré qu'il était à même de m'aider à me former, en plus son atelier de lapidaire se situait à 10 minutes du mien.
Vraiment c'est une personne qui a énormément de connaissances et qui veut transmettre.

Parce que c'est hyper rare dans la joaillerie, dans ce monde là, des fois les gens ne veulent pas transmettre, comme s'ils avaient peur qu'on leur vole leur savoir-faire.
En fait certains se disent "moi j'ai appris juste par moi-même donc je ne vois pas pourquoi je t'aiderais".

Alors que nous ne sommes pas éternels et si on peut aider les autres à s'élever encore plus haut, il faut le faire, on aura participé à leur réussite.

Les bijoux transmis ont plus de sens, je donne vraiment de l'importance à ça.

Quelle place ont les bijoux dans ta vie ?

C'est un peu compliqué, parce que je n'ai pas vraiment eu ou vu passer de bijoux de famille, avec une histoire, riche de transmission, même si je viens d'une famille italienne où l'or à une place importante.

Pour autant, mes parents n'ont pas reçu d'héritage en bijoux, je n'ai pas de bijoux de mes grands-mères.
J'aurais beaucoup aimé, parce que ces bijoux transmis ont plus de sens, je donne vraiment de l'importance au sens du bijou.
Je ne suis pas sensible aux achats compulsifs, sans vraiment d'envie ou d'histoire.

La place des bijoux est plus au niveau de mon métier passion, la création.

Quel est ta pièce (ou tes pièces) esa préférée, pourquoi ?

Moi, forcément je connais la collection par coeur, et sans aucun doute c'est la bague/pendentif Solitaire.

Il y a un truc qui se passe avec son design, quelque chose qui n'a pas été vu. Surtout portée avec une ou plusieurs bague(s)/pendentif(s) Essentiel en accumulation, elle se décline tellement bien avec tout.
Même en version boucles d'oreilles, je la trouve très jolie, vraiment pour moi c'est la plus belle.

Où va tu te ressourcer quand tu en ressens le besoin ?

A Chamonix, sans aucun doute, comme plus d'une personne qui aime la montagne. C'est tellement grand et impressionnant que ça me remet à ma place, me ramène à ce que je suis.

Quels sont tes projets à venir ?

Elever au plus haut que je le puisse mon atelier Sensus Joaillerie, me développer, accompagner au mieux les marques qui font appel à moi et me prouver à moi-même que je suis capable d'y arriver.